La lourdeur du « Pourquoi » dans nos vies
La logique humaine actuelle est de rechercher une cause à chaque effet, principe que la science entretient largement puisqu’il est de notre logique de chercher à tout prouver, les choses à elles seules ne suffisant plus. Le « pourquoi » et le « comment » sont alors les moteurs d’une recherche effrénée d’un système logique qui expliquerait les choses afin que nous, simples humains sur cette terre, arrivent à saisir les choses et à les accepter. Le tout scientifique, le tout prouvable, nous a fait passer dans l’ère de ce que l’on appelle « l’evidence based », c’est-à-dire dans l’ère où tout ce qui n’est pas scientifiquement démontrable devient compliqué à accepter, par simple manque de preuve. Les croyances ont dû être éprouvées pour être validées, au point que nous en avons perdu la foi.
Nous avons donc sorti le Dieu créateur, le grand architecte de l’univers, de nos discours, de nos pensées, de notre éducation, et de notre construction parce que celui-ci était impalpable, hypothétique et non prouvable, afin de basculer vers le dieu « science » seul capable de prouver sa véracité au travers de faits.
Nous sommes passés au travers des siècles du tout religieux au tout scientifique au travers de l’ère des lumières. En réfutant tout ce qui ne rentre pas dans de petites cases bien paramétrées, et formellement réfutées et mis au rend de crédulité infantile et primaire, même si la science elle-même est loin de tout pouvoir prouver à ce jour.
Mais, comme toujours, chaque excès devient nuisible à lui-même dans le temps. A avoir programmé notre cerveau sur la recherche de preuves qui improuve la cause, nous nous en retrouvons perdus lorsque ce processus ne peut plus répondre à nos attentes, à nos doutes et encore plus à nos souffrances.
Si les anciens se transmettaient leurs savoirs de générations en générations, sans rechercher à démonter quoi que ce soit, les résultats positifs à eux seuls suffisants de preuves irréfutables à leurs yeux, nos nouvelles générations, elles, veulent des réponses cohérentes et avérées. Et c’est là où nous tombons dans les paradoxes de l’extrême lorsque notre vie est mise à rude épreuve et que nous avons besoin d’une réponse que la science n’est plus en mesure de nous donner. Nous nous retrouvons alors dans un vide scientifique, qui ne peut plus satisfaire notre cerveau et la programmation qu’on lui à fait et qui lui a enseigné d’attendre une réponse pour se positionner.
Face au Covid, la science a démontré son incapacité à assurer notre protection, la médecine à nous soigner et à nous éviter la mort, et l’état à nous garantir une efficacité sanitaire, sécuritaire et hospitalière. Et comme toujours, nous allons y apposer ce fameux « pourquoi » cela n’est pas possible. Bien entendu, chacun y projettera ses propres convictions : manque de moyens, théorie du complot, incapacité majeure de nos gouvernants, intérêt financier des laboratoires… afin de rester dans quelque chose de concret, mais peu de personnes aborderont l’histoire en se disant que c’est comme ça, qu’il y a toujours eu des épidémies, que les personnes âgées finissent toutes par nous quitter, juste parce qu’il nous faut une explication, un ou des responsables.
Et cela devient encore pire lorsque ce n’est plus la masse qui souffre, mais nous de manière personnelle. Pourquoi moi, vient alors hanter nos nuits et nos jours, sans pour autant trouver de réponse à la question. Ce qui n’autorise à aucun moment notre cerveau à trouver le repos, ou notre émotionnel de se stabiliser.
Lorsque nous perdons un être cher, lorsque nous perdons notre entreprise, lorsque nous perdons notre maison, cette perte nécessite une réponse cohérente qui puisse justifier notre souffrance, justifier de manière logique pourquoi le drame vient chez nous et non chez les autres. Pourquoi le malheur vient frapper à notre porte et non chez le voisin demande une explication afin de pouvoir le supporter. Hélas dans ces cas-là, la science, mère de la logique qu’on nous a inculquée, n’est plus capable d’y répondre. Et la souffrance s’installe, entrainant un interminable ballet mental de pourquoi…
Il semble bien qu’à un moment de notre vie, nous serons tous acculés à ce même point. Nous aurons tous des épreuves à passer, et nous aurons tous cette même question de « pourquoi » qui viendra nous harceler.
Comme toujours, dans une notion d’équilibre des forces, dans une notion de yin et de yang, le tout scientifique à son pendant : le spirituel. En dehors de toute logique, en dehors de toutes preuves, la spiritualité est la contre force, l’équilibre indispensable à la science. Comme toujours, trop de l’un ou trop de l’autre porte à nuire, puisque la voie de l’équilibre, ce que l’on appelle la voie du Tao, se trouve toujours dans le milieu des deux.
La force de la spiritualité est de pouvoir supprimer de vos pensées, ce fameux « pourquoi » qui fait tant souffrir pour le remplacer par « c’est comme cela », ou « c’est notre destin », « l’univers a décidé que… ». Bien entendu, certains trouveront cela trop facile de faire confiance à une entité supérieure pour diriger notre vie, parce qu’ils en perdent le contrôle, oubliant qu’ils ne l’ont jamais eu vraiment. Il est toujours compliqué d’accepter de faire confiance à des choses que nous ne maîtrisons pas, surtout lorsqu’on vous a programmé à l’inverse depuis des années.
Et pourtant, certaines choses de la vie, certains évènements, ne peuvent être franchis ou vécus correctement qu’au travers de la spiritualité, parce qu’elle sera alors la seule voie que votre cerveau pourra accepter, la science étant mise en défaut de cohérence. Nous avons donc deux solutions : soit attendre les grandes souffrances de la vie, les grandes épreuves, pour s’ouvrir aux principes spirituels, soit s’y ouvrir dès maintenant afin de pouvoir traverser les épreuves, mêmes les plus petites, avec une certaine philosophie positive, qui ne change en rien la réalité des faits que nous vivons, mais qui nous permet de les vivre autrement, de manière plus légère.
En vous ouvrant à la spiritualité, accepter que l’univers ait pour vous un autre projet de vie que celui que vous vous étiez tracé, et que ce que vous vivez actuellement, n’est que le moyen de vous y pousser, permet de vous détacher de cette souffrance liée à la perte de contrôle de votre existence, et à la peur qui s’y engouffre. En faisant confiance à l’univers, vous vous en remettez à des forces supérieures, à des forces bénéfiques, puisque de toute façon, vous ne maîtrisez plus rien depuis quelques temps déjà.
Nous serons tous confrontés à la mort, si ce n’est celle des personnes que nous aimons, ce sera la nôtre. Et la science ne pourra pas apaiser vos peurs du grand voyage, parce qu’elle ne pourra jamais apaiser votre peur de l’inconnu. En acceptant les préceptes d’une vie après la mort, d’une loi divine supérieure, vous vous autorisez à sortir de cette peur de la mort et du pourquoi, lorsqu’il touche les personnes auxquelles vous tenez.
La spiritualité n’est en rien une croyance crédule qui vous coupe de l’intérêt de la science, mais elle est, et restera toujours, le meilleur soutien que vous aurez, lorsque la science et les lois ne pourront plus vous apporter de réponse cohérente et acceptable. Elle restera toujours le dernier rempart face aux grandes souffrances. On le sait très bien, il n’y a jamais eu autant de personnes qui prient que lors des guerres et grandes catastrophes, preuve qu’il n’y a qu’un chemin possible, quand notre monde terrestre a montré ses limites.