Le bien et le mal selon le yin et le yang
Si nous regardons le yin et le yang et sa logique, toute structure existante quelle qu’elle soit, physique ou émotionnelle, a son pendant dans l’univers, sa contre-force, son opposé, permettant ainsi un équilibre logique des forces et une stabilité des systèmes dans l’univers. Sans cet équilibre permanent de chaque chose, la balance aurait tendance à fléchir d’un côté unique, toujours le même, celui-ci étant considéré comme bon ou mauvais uniquement suivant notre propre jugement, suivant nos désirs, suivant notre éducation. Le monde entier serait donc sans choix personnel, sans différenciation possible des choses et émotions. L’unité ferait loi, et la différence exception, alors qu’il en est tout le contraire dans l’univers.
« Dieu » étant parfait par essence, le monde dans lequel nous vivons ne peut être que parfait puisqu’il fut créé par Dieu lui-même lors de la genèse. Tout ce qui existe dans ce monde a donc sa place, son rôle, sa fonction qu’il nous appartient de comprendre et d’accepter. Le bon ou le mauvais ne sont que des jugements personnels fait selon nos propres attentes du monde et des autres. Ils ne représentent en fait, que les deux côtés d’une seule et même chose. C’est au travers de notre manière de le voir ou de le vivre que nous nous positionnons et le déterminons comme bon ou mauvais.
Si le bien existe, il faut donc une contre force qui engendre l’équilibre. Et ceci va donc se monter sous la forme du mal. Un pouvoir capable de donner la nuance, l’inverse, la différence, sans laquelle la valeur même des choses se perd. Si le côté gauche n’existait pas, il serait difficile de considérer que nous partons vers la droite et donc impossible de s’orienter, de se positionner. Si la nuit existe, c’est pour compenser le jour, sinon, nous serions toujours en activité, ce qui est impossible pour notre organisme.
En énergétique chinoise, on dit qu’il faut 2 YIN pour équilibrer 1 YANG, le yang ayant plus de force que le yin. Il faut donc, dans ce concept, deux fois plus de mal pour créer l’équilibre naturel avec le bien. Même si cela est une pure image de conception, il n’en est pas moins réalité que nous avons tous l’impression que le mal domine. En fait, il n’en est rien, personne ne domine l’autre, mais ils s’équilibrent en force, mais dans les proportions de 2 pour 1. D’où notre impression que le monde va mal et que nous allons sur une mauvaise pente.
Il ne faut pas voir notre monde comme la représentation du monde dans sa globalité, et encore moins comme un échantillon représentatif de la vie sur terre. Nous vivons tous dans un microcosme qui ne reflète en rien le macrocosme, qui lui, varie suivant les lieux, les époques, les histoires, les richesses naturelles, les religions…l’histoire est remplie de lieux, de personnes, de religions, où les hauts et les bas ont marqué les rythmes des civilisations passées. C’est en fait, l’équilibre global du monde, à une période donnée, qui est la réalité d’un tout, indivisible et unique. Toutes les civilisations ont connu de bonnes et de mauvaises périodes. Quand une s’enfonçait vers le bas, en contrepartie, une autre s’élevait et s’imposait aux yeux du monde.
Notre erreur de jugement vient du fait que nous dissocions une partie du monde et de l’histoire, et considérons qu’elle est le reflet d’une réalité globale, alors qu’il n’en est rien. Nous altérons notre jugement en faisant la réalité nôtre et construisons une vision erronée d’une seule et même réalité que nous fragmentons selon nos désirs. Nous gênerons ainsi en nous la colère et la frustration par manque de tolérance face au monde et à ses réalités. Le bien et le mal sont deux opposés auxquels il nous appartient d’adhérer ou non. C’est alors la liberté de choix qui fait que nous pouvons choisir l’un ou l’autre et la voie sur laquelle nous nous engageons.
Nos sociétés avancent sur les chemins que les hommes ont mis en place, petit à petit, au travers des choix politiques, économiques et religieux qui leurs appartiennent. Savoir s’ils sont bons ou mauvais n’est que perte de temps et jugements inutiles. Ils sont, et ils sont forcément bons pour ceux qui ont décidés, sinon, il en serait différent. C’est dans les fruits que nous récoltons de nos actions que nous trouvons la force et la nécessité de changement profond. L’erreur est salutaire dans le sens où la souffrance qui en émane, est la seule force capable de faire changer le monde en profondeur. Sans souffrance il n’y a pas de changement réel, et la souffrance de l’un, ne peut servir à construire les autres. Un homme apprend de ses erreurs, un sage de l’erreur des autres…et nous en sommes loin, très loin.
Ce qui est bon pour l’un, est mauvais pour l’autre. Et ce qui est mauvais pour la majorité peut devenir bon pour l’exception. Bon et mauvais étant deux visions différentes de la même chose, comment pouvons-nous la juger sinon en prenant parti. Et, dans ce cas-là, que devient sa valeur réelle puisqu’elle est déformée par mes propres jugements. De là, comment pouvons-nous juger ce qui nous arrive, ou ce qui arrive dans le monde, si nous prenons parti et ne savons pas être impartial dans notre manière de voir les événements.
Nous ne sommes pas là pour rendre le monde meilleur au travers de nos actions seules, mais pour devenir meilleurs de façon unitaire afin de parfaire notre être de lumière. Ce sont nos actions qui nous rendent meilleurs, mais elles ne peuvent servir au reste du monde à évoluer dans le même sens. Nous n’avons nul droit, sinon d’appliquer la tolérance, sur le chemin que prennent les autres même si nous pouvons imaginer, l’espace d’un instant, qu’il ou elle se fourvoie. Là encore, notre jugement intervient dans une notion de bon ou mauvais qui ne peut être que le fruit de notre propre vécu. Personne n’est capable de connaitre le chemin que doit emprunter l’autre pour avancer dans sa vie et encore moins d’en juger la valeur ou l’apprentissage qu’il peut en tirer. Nous devons donc devenir des exemples et laisser les autres faire leurs choix.
Notre chemin personnel est un travail sur soi afin de sublimer le bon qui est en nous. Le reste ne nous appartient pas. Chacun a en soi un potentiel, une force, qu’il faut sublimer. Certains choisissent de sublimer les forces perverses, d’autres les forces vivent. C’est dans une logique karmique qu’il faut apprendre à tolérer que certains choisissent les chemins obscurs pour avancer dans la vie. Il leur appartient donc de changer de voie, de retrouver la lumière. Notre voie personnelle ne peut en aucun cas servir aux autres puisque nos karmas sont indépendants les uns des autres. Il est donc de notre nature d’avoir la capacité de faire des choix, des choix qui déterminent ce que nous sommes et allons devenir. Le mal et le bien ne sont que deux forces opposées d’une même entité. A nous de choisir sur quel chemin nous partons pour nous construire. Nous avons toujours le choix, si ce n’est que de trouver la force de changer de vie. Il n’existe aucune fatalité, aucune erreur, sinon celles que nous avons faites dans le passé. Notre capacité de jugement, liée à la suprématie humaine, est la seule différence qui nous permet de ne pas être des animaux. Sachons alors ne pas se comporter comme eux, et mettre dans chacun de nos choix de la sagesse et de la tolérance, afin que notre monde avance, petit à petit, vers la lumière qui nous attend. Nous n’avons pas d’autre monde, sachons le préserver pour nos enfants et le reste de l’humanité. Le monde ne nous appartient pas, nous l’empruntons à nos enfants et devons-leur rendre plus propre qu’ils nous l’ont donné.
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